Ateliers de réparation de vélos gratuits et freestyle face à la mer.

 

Agis, Christian, Yannis et Andreas conduisent un atelier de réparation de vélos mobile qui peut  réparer gratuitement votre deux-roues préféré, de telle sorte que vous puissiez l'utiliser sur les routes de la ville. Je les ai rencontrés et ils m'ont parlé du projet initial dans lequel ils se sont engagés ainsi que de l'avenir du vélo en Grèce, et ils m'ont donné des conseils et des tuyaux en matière de vélos, dans un après-midi dominical au parc de Flisvos. (PS : Si vous les rencontrez par hasard sur l'une des pistes cyclables, n'hésitez pas à les approcher – beaucoup l'ont fait cet après-midi –, ils seront désireux de répondre à toutes vos interrogations sur le vélo).

 

Dites-nous quelques mots sur le projet dans lequel vous vous êtes engagés.

Agis : Je travaille dans le magasin 48X17, qui a initié le CU Pop-Up Service Bike (vélos en libre-service), sur une initiative du CU (de la compagnie Vodafone, ndt). Ce que nous faisons essentiellement est de la réparation gratuite de vélos dans différents endroits. Pour savoir quels endroits ont été sélectionnés, nous mettons à jour la page Web du projet. Nous avons construit ce vélo, qui est un vélo unique pouvant transporter des charges et adapté pour déplacer des objets lourds. Yannis Mouravas a accroché la remorque, qu'il a réalisée lui-même, s'inspirant de l'esthétique des caravanes des années 1950. Elle peut contenir suffisamment d'outils pour effectuer des réparations sur le chemin.

Depuis combien de temps ce projet existe-t-il ?

Agis : Depuis le début du mois de mai, et il va continuer tout l'été. L'atelier de réparation de vélos va organiser plusieurs balades en vélo dans des lieux fréquentés par les Athéniens dans le but de leur offrir nos services gratuitement. Chacun pourra s'arrêter avec son vélo afin que nous l'aidions pour tout ce dont il a besoin.

Comment est née l'idée de la gratuité de l'atelier de réparation de vélos ? Que recherchez-vous ?

Agis : Ce que nous voulons est rendre service à ceux qui utilisent le vélo, en leur apportant des connaissances, en tant que techniciens, sur la manière de l'entretenir et d'améliorer ses performances.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Christian : Pour être honnête, nous n'avons pas rencontré de grandes difficultés. La plus grande – si tant est qu'on puisse la considérer ainsi – est d'expliquer aux autres ce que nous faisons exactement.

Est-ce que des « cas particuliers » se sont déjà présentés à vous ?

Christian : Je n'appellerais pas ça comme ça, tout simplement parce que ce n'est pas possible de faire une réparation longue et pointue, étant donné que nous voulons rendre service au maximum de gens possible.

Agis : Le vélo, à Athènes, notamment ces dernières années, fait bonne figure et constitue un passe-temps relativement nouveau pour la plupart. Les gens achètent des vélos pour se balader le week-end ou pour se déplacer, et il ignorent généralement les problèmes techniques qui peuvent se présenter à eux. C'est une bonne chose d'établir un contact avec les personnes qui ne veulent pas se déplacer dans un centre commercial pour demander quelque chose en particulier. Du coup, faire un tour en discutant simplement peut permettre d'expliquer quelques petites choses sur l'entretien de leur vélo. La plupart des gens rencontrent un spécialiste uniquement quand quelque chose s'est cassé ou ne fonctionne plus sur leur vélo. Mais le vélo, ce n'est pas seulement ça, c'est un moyen de transport qui a besoin d'entretien, ce n'est pas un jouet.

Christian : Le plus important est que l'usager sache comment fonctionne mécaniquement son vélo pour qu'il puisse établir un diagnostic.

Quels genres de dommages se présentent le plus souvent à

vous ?

Christian : Les plus courants sont aussi les plus basiques : remplacement d'une chambre à air, resserrement des écrous et boulons, graissage des chaînes, réglage des vitesses et des freins. Bien sûr, nous avons rencontré d'autres cas de figure. Nous avons réalisé tellement de réparations que nous  sommes en mesure de répondre à tous les cas de dommages possibles.

« La vie, c'est comme une bicyclette. Il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre » Albert Einstein, lettre à son fils Eduard, 1930.

Quel est, selon vous, l'avenir du vélo à Athènes ? Comment imaginez-vous l'usage du vélo à Athènes ?

Agis : Je crois que le vélo connaîtra une constante évolution à Athènes car nous constatons que de plus en plus de gens de tout âge – les plus jeunes, qui ont entre 15 et 30 ans, sont les plus

passionnés – y ont recours pour leurs déplacements, surtout ces derniers temps. Beaucoup l'utilisent à la place de la voiture, pour des raisons économiques. D'autres l'utilisent pour des raisons sociales, c'est-à-dire pour aller se balader en vélo, ou comme activité sportive, pour participer à des manifestations sportives, qui se sont multipliées ces dernières années en Grèce. Nous pensons que petit à petit, les gens vont commencer à rechercher des services plus spécialisés pour leur vélo.

Quels sont les meilleurs coins de la ville pour faire du vélo ?

Yannis : Ça dépend du type de conduite que l'on veut adopter. Il y a deux choses à prendre en compte : le type de vélo et le type de conduite. La différence réside dans ce qui suit : il y a le vélo qu'on peut faire n'importe où, et il y a la conduite que certains perçoivent comme un exercice physique ou comme un sport ; le vélo nécessite alors des endroits plus adaptés. Ici, par exemple, l'espace où nous nous trouvons actuellement est plus approprié pour des balades.

Agis : Athènes, selon moi, convient très bien pour le vélo, dans la plupart de ses lieux. Elle présente beaucoup de points négatifs, mais aussi beaucoup de points positifs. Parmi ses points forts, le beau temps, qui dure presque tous les mois de l'année – ce qui peut aider pour faire du vélo –, en comparaison avec d'autres capitales européennes qui ont des conditions météorologiques généralement instables. En revanche, son plus grand point faible est la forte affluence des voitures et les embouteillages sur ses routes, qui les rendent dangereuses pour la pratique du vélo. Bien sûr, on voit bien que les Athéniens ne sont pas trop impressionnés par ça. Beaucoup, s'étant libéré des bouchons avec le vélo, les contournent et trouvent tout seuls les endroits les plus adaptés pour le vélo.

Y a-t-il quelque chose d'étrange qui vous soit arrivé ?

Yannis : On nous a demandé de réaliser une bande-annonce pour que nous nous mettions à réparer aussi des mobylettes.

« La vie est comme une bicyclette à dix vitesses. La plupart des gens ont des vitesses dont ils ne se servent jamais ». Charles M. Schulz

Comment avez-vous décidé de consacrer votre vie au vélo ?

Agis : Chacun de nous pour des raisons différentes, j'imagine. Mais on aime tous les trois le vélo pour son côté pratique, pour le sens de l'autonomie et de la liberté qu'il apporte. Il ne se soucie ni des voitures, ni des engins à moteur. Pour nos déplacements, on utilise le vélo, dans n'importe quelle situation, mais bien entendu les voitures restes utiles. Moi, personnellement, j'ai acheté une voiture, que j'utilise six mois de l'année.

Christian : Je me suis intéressé pour la première fois au vélo quand j'ai déménagé à Londres et que j'ai tout à coup réalisé que je n'avais pas mon propre moyen de transport économique.

Où peut-on apprendre à réparer des vélos ?

Christian : Il n'existe pas d'école pour cela. Soit par l'expérience, soit auprès de personnes qui s'y connaissent. Bien sûr, en observant l'évolution du vélo en Grèce, nous pensons aussi qu'une école pourrait ouvrir ses portes bientôt.

Un conseil pour les cyclistes ?

Andreas : Je pense que pour conduire un vélo sur la route, il faudrait au moins avoir un permis de conduire ou une moto, pour savoir surtout comment les autres réagissent ou même pour connaître le code de la route. C'est-à-dire que le fait que j'aie un vélo ne m'apporte pas systématiquement l'assurance nécessaire pour circuler avec sur la route. Quand on est sur la route, c'est du sérieux. On ne se balade jamais.

 

Source : http://www.ough.gr/index.php?mod=articles&op=view&id=1641

Traduit par Anne-Clémence Voisin 24/11/2013

 

 

Vélo

En ces temps de crise, le vélo se refait une bonne sante. Privilégie par les étudiants et les jeunes au sens large, ainsi que par les « actifs », le vélo présente beaucoup d'avantages : son faible cout, sa convivialité, sa fonctionnalité ainsi que son symbole d'engagement. Qui pourrait oublier les balades en foret avec la famille ? Où encore les virées sportives en VTT avec les copains ? Mais le vélo est encore plus que ca ; il est vecteur d'indépendance et de liberté. Avant même d'avoir son permis, le vélo permet aux plus jeunes de se déplacer facilement et gratuitement. D'ailleurs, ce sont ces atouts qui sont aujourd'hui les plus mis en avant.

Quoi de plus frustrant et enrageant que d'aller a la station service et de faire un plein chaque semaine a 70€, d'attendre dans les embouteillages et risquer des accidents des que le stress monte, d'être finalement coupe de la nature et de participer a la pollution écologique et sonore de l'environnement ? Certes, les voitures et motos sont bien utiles pour des longs trajets, mais elles nous ont tout de même rendus fainéants et nous ont coupe de notre moteur essentiel : la vie. On ne s'arrête (presque) plus en passage si l'on voit quelqu'un sur le bas-côté, on n'a d'air que du climatiseur et la vue est intercalée par une vitre épaisse.

Alors oui, bien sur, arriver a la fac ou au travail en sueur n'est pas réjouissant, mais on aura respire l'air (on serait tente de dire «  pur », mais on s'en abstiendra), on aura adresse des sourires aux passants et on se sera donne de la peine, ce qui est somme toute très gratifiant.

De nombreuses initiatives sont prises, principalement dans les villes, ou le nombre d'usagers des transports en commun est croissant. On a pu lire dans l'interview donnée au périodique grec Ough par Agis, Christian, Yannis et Andreas que le vélo était bien plus qu'un simple moyen de transport. L'idée de plaisir, de liberté et de fonctionnalité est associée a celle de l'engagement au quotidien et de l'entretien du deux-roues, et même dans une capitale telle qu'Athènes !

A Rennes II, l'université de sciences humaines et sociales de Rennes en Bretagne, l'association ecoo s'est également penchée sur les avantages du vélo. Elle propose un service de prêt gratuit de vélos aux étudiants pendant l'année universitaire, moyennant des frais d'adhésion de 10€ a l'association et de 50€ pour la caution (non encaisses). S'adressant tout d'abord aux étudiants étrangers qui, résidant en France pour un ou deux semestres, n'ont pas la chance de se procurer un vélo facilement, l'association entend toutefois élargir son public avec les années.

Elle propose également tous les deux mois un atelier de réparation pendant lequel chaque vélo prête devra être amené sur place pour effectuer un entretien régulier. Les vélos sont également dotés d'un dispositif de sécurité afin de limiter les risques de vols.Ce type d'initiative est donc valorisant et satisfaisant pour de nombreuses raisons. Vous l'aurez compris, ces raisons sont d'ordre écologique, économique, sociologique et... pratique. Pratique en effet car si les 18000 étudiants de la fac venaient chacun en voiture, on imagine aisément la difficulté de circulation et de stationnement aux abords de l'université.

Alors, convaincus ? Allez, roulez jeunesse !

 

Ecrit par Anne-Clémence Voisin  24/11/2013