En quoi le yoga est-il différent de la gymnastique ?

 

La gymnastique a toujours été une part importante de la vie collective des sociétés humaines. Dans l'antiquité grecque, elle était même une discipline fondamentale de l'éducation des jeunes gens. Et cela, parce que les anciens Grecs étaient convaincus que la santé du corps était indissociablement liée à la santé de l'esprit. « Un esprit sain dans un corps sain » disaient-ils.

La philosophie du yoga partage en grande partie cette conception. Elle ne sépare pas l'esprit du corps, elle les considère au contraire comme un tout (avec l'âme), une seule entité, dont l'équilibre dépend de la bonne santé des deux.

On comprend de ce fait que le yoga est un système philosophique. Il se base sur des principes et des théories, qui conduisent à une quête intérieure, une connaissance de soi et finalement à la réunification des trois niveaux de l'existence. Il revêt bien sûr une forme matérielle, à travers des exercices (asanas), ceux-là même auxquels on se livre au cours d'une séance de yoga et c'est cette partie du yoga qui est la plus connue dans le monde occidental.

Cependant, en quoi les asanas diffèrent-ils de la gymnastique ?

La définition d'une asana, selon le yoga sutra, de Patanjali, est qu'il s'agit d'une position stable, confortable et agréable, tellement agréable que l'on pourrait rester ainsi des heures : trois caractéristiques que nous ne trouvons que rarement (ou jamais) dans les activités sportives.

Au niveau corporel, les asanas contribuent à l'extension et à l'élargissement du corps, spécialement de la colonne vertébrale et libèrent un espace pour les muscles et les articulations pour une meilleure mobilité. Le but est « d'ouvrir » le corps, de relâcher les tensions, la force musculaire extérieure et l'augmentation du volume des muscles jouent alors un rôle minime. Ce qui augmente est l'énergie vitale, qui irrigue notre corps et nous fortifie en dedans, dans un mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur.

Dans les asanas, l’alignement du corps est également d’une grande importance, non seulement pour éviter les blessures mais surtout pour que les adeptes qui s’y exercent puissent profiter pleinement des bienfaits de chaque asana. Quand le corps est correctement positionné par rapport à l’axe du mouvement, il n’y a aucun obstacle intérieur et l’impact de l’asana se propage de façon naturelle et parvient à chaque niveau existentiel (corps, âme, esprit).

Une autre caractéristique est la respiration consciente. Toute personne ayant suivi ne serait-ce qu’une seule leçon de yoga, aura remarqué que l’enseignant ne cesse d'appeler l'attention sur la façon de respirer et sur la respiration pendant toute la durée de la séance. Les mouvements sont synchronisés sur l’inspiration et l’expiration, l’accomplissement de chaque posture (asana) a une durée précise (en général 5 respirations) et l’élève, pendant ce temps, est invité à être conscient de ce qui se passe à l’intérieur de son corps quand il respire, c'est-à-dire à y être présent. Sans respiration consciente, sans une attention particulière à la respiration, nous ne pouvons pas faire de yoga. C’est la seule « aptitude » qui soit exigée.

De cette façon, les stimulations extérieures n'ont plus de prise, l'esprit stoppe ses pérégrinations, nous entrons en contact avec notre « être intérieur ». Nous écoutons ce qu'il a à nous dire, ce dont il a besoin à ce moment-là, nous entrons en communication avec nos cellules. Et si nous y parvenons, nous pourrons peut-être communiquer avec celles de nos contemporains.

नमस्ते ……. Namaste…….

 

Eleni Kabilafka  12/11/15

Traduit par Joëlle cantin